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SIPM-CNT
Référendum : Victoire d’un Non de classe
Communiqué du syndicat
lundi 6 juin 2005
La victoire du Non lors du référendum qui s’est déroulé dimanche 29 mai est avant tout le fruit d’une mobilisation des travailleurs, des syndicalistes.
La répartition des votes est sans ambiguïté : 80% des ouvriers et 60% des employés ont voté Non. Contrairement aux commentaires de quelques journalistes autoproclamés "spécialistes", ces votes massifs en faveur du "NON" au TCE suffisent à balayer la réduction de ces résultats à de simples enjeux politiciens !
Les syndicats de travailleurs oubliés dans les médias
Le MEDEF, avait jusque là été étrangement silencieux, alors que depuis des années le baron croit bon d’intervenir sur tous les sujets pour imposer le point de vue du patronat. C’est que, très justement, il voulait éviter ce qui s’est produit, et savait que sa présence dans la campagne pour défendre le Oui ne pourrait que renforcer une mobilisation de classe autour du Non. Il peut désormais cracher son fiel et sa rancoeur, et les médias retransmettent largement ses propos. Et rappelons une évidence : le Medef est une organisation de classe, l’organisation syndicale de la classe possédante, celle qui détient les moyens de production.
En revanche, les organisations de classe des travailleurs, les syndicats de salariés, sont quasiment absents de la ronde médiatique. Comment se fait-il que seuls des représentants de partis politiques soient invités à commenter la victoire du Non ? Il s’agit pourtant d’un référendum, non d’une élection opposant des partis.
Ce qui a permis le rejet massif de cette Europe qui se construit sur le dogme du capitalisme libéral, c’est très certainement, la mobilisation de l’essentiel des forces syndicales, des syndicalistes, des sections syndicales, qui ont introduit le débat là où il avait le plus sa place, dans ces entreprises qui chaque jour rognent les droits péniblement acquis des salariés, chaque jour précarisent, et chaque jour profitent d’avantage du dumping social que la Traité constitutionnel contribuait à institutionnaliser en Europe.
Du Non social à l’offensive syndicale
Aujourd’hui il nous semble primordial de rappeler que le 29 mai 2005 n’est en rien une finalité dans la lutte, mais marque une étape significative dans une lutte globale que nous appelons à continuer. Loin des négociations de salon, ou des magouilles de changement de gouvernement, c’est maintenant dans nos entreprises, sur nos lieux de travail et dans nos quartiers que nous devons imposer de nouvelles solidarités et construire un contre pouvoir réel.
Car il ne faut pas rêver : si le TCE a été rejeté, les directives européennes ultra-libérales comme Bolkenstein ou sur le temps de travail sont elles toujours d’actualité. La précarité ne sera pas balayée d’un coup de bulletin magique. Les privatisations des services publics ne seront pas remis en cause.
Seule une mobilisation syndicale de large ampleur nous permettra de reconquérir les droits sociaux qu’on nous a arrachés et d’en acquérir de nouveaux. Y compris au niveau européen et international. Nous devons construire de nouvelles solidarités entre syndicalistes de lutte européens, loin des bureaucraties de la CES et des compromis où les premiers à payer sont toujours les travailleurs. Si ce Non de classe doit nous offrir un espoir, c’est celui de la mobilisation générale pour la construction d’un réel syndicalisme de combat, pour un autre futur.