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Travailleurs de la presse, des médias, nous sommes concernés par la loi travail !
dimanche 27 mars 2016
Depuis une dizaine d’années, les industries de la presse et des médias sont parmi les plus touchées par les restructurations, les licenciements économiques d’envergure, l’augmentation du temps de travail, la précarisation galopante, les opérations financières, la sous-traitance, l’attaque des conventions collectives, les rachats et cessions incessants, voire les liquidations judiciaires. (Tract en PDF à la fin du texte).
La main-mise de plus en plus pesante des grandes entreprises sur la presse et la course à la rentabilité qui s’ensuit font des dégâts chaque jour.
Aujourd’hui encore, ce sont les salariés de Lagardère active-HFA qui subissent une restructuration violente, ceux de Wolters Kluwer France confrontés à une cession chaotique de sa partie presse (après avoir été dépouillés de leur participation par un LBO interne et être passés de quelque 1500 salariés à 750 en neuf ans à peine...), et combien d’autres qui ont dû passer par là (France Inter, Le Parisien, Libération, Journal officiel, l’Equipe, Courrier international, etc.). Ce sont les salariés non journalistes du Monde qui ont dû batailler pour ne pas être transférés dans une filiale artificielle et perdre tous leurs acquis sociaux.Ce sont les imprimeries sacrifiées les unes après les autres. Ce sont les journalistes de plus en plus précarisés, entre pige, autoentrepreneuriat, intermittence, stages, CDD, et Agessa illégaux forcés). Ce sont les secrétaires de rédaction, correcteurs, maquettistes et autres techniciens sons, photographes et JRI (journalistes reporters d’images) qui voient leurs métiers, conditions de travail et emplois sacrifiés sur l’autel des profits.
Dans cette situation, la loi travail serait pour nous, salariés de ces industries, une véritable catastrophe sociale. Entre remise en cause de l ’article L1224-1 du code du travail, qui permettrait de licencier en cas de transfert d’activité et de cession, la possibilité d’étendre le forfait-jour, d’allonger la durée du temps de travail, de faciliter les licenciements économiques en cas de baisse du chiffre d’affaire sur quelques mois, l’attaque des prérogatives des CHSCT, la baisse des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, la remise en cause de la médecine du travail, nous, travailleurs de la presse et des médias, ne serons qu’encore plus fragilisés.
L’Etat et le patronat cherchent en outre à nous instrumentaliser en mettant en avant leurs éditorialistes gagnés à leurs intérêts libéraux et en nous forçant, par le lien de subordination qu’ils nous imposent, à participer à la désinformation massive qu’ils veulent mettre en œuvre.
Pourtant, quel que soit notre statut, nous sommes des salariés comme les autres, avec les mêmes intérêts, dans l’entreprise (journalistes, employés et techniciens) comme dans la société dans son ensemble. Ne nous laissons pas intimider et ne subissons plus le chantage d’une « nécessaire continuité de l’information » qui nous interdirait de faire grève. Bien au contraire, montrons à nos dirigeants que sans nous, sans notre travail, aucune agence de presse, aucun journal écrit, audio ou télévisé ne saurait exister. Refusons de produire leur information, et utilisons nos savoir-faire pour produire notre information, celle des salariés confrontés à l’une des pires offensives libérales depuis des années.
C’est pourquoi notre syndicat appelle l’ensemble des organisations syndicales et des salariés à se mobiliser massivement le 28 avril prochain et au-delà pour faire entendre notre voix et enfin résister aux remises en causes violentes de nos métiers et nos conditions de travail.
Face à l’offensive patronale, riposte syndicale, grève générale !
Quelques liens vers d’autres textes de la CNT sur le sujet sur le site de notre confédération :
http://www.cnt-f.org/-reforme-du-code-du-travail-.html