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Air France en lambeaux

samedi 10 octobre 2015

La chemise du DRH d’Air France mise en lambeaux dans une entreprise que la direction déchire délibérément.

Nous, travailleurs de la presse, des médias, de la culture et du spectacle, syndiqués à la Confédération nationale du travail, souhaitons exprimer toute notre solidarité aux travailleurs de la compagnie Air France, placés à ce jour face à un désastre social.
Nous comprenons parfaitement l’exaspération de ces travailleuses et travailleurs, quels que soient leur poste, grade et qualification, face à une direction qui veut leur faire payer du prix de leur emploi une gestion d’entreprise des plus incompétentes. Nous la comprenons d’autant plus que ces mêmes dirigeants n’en tireront certainement pas les conséquences pour eux-mêmes en gardant intacts leurs fonctions, primes et salaires.
Travailleurs et travailleuses, syndiqués nous-même, nous souhaitons transmettre aux salariés d’Air France tous nos mots de soutien à l’heure où certaines directions syndicales s’empressent de condamner les réactions qui ont entouré le comité central d’entreprise du lundi 5 octobre, faisant passer le souci de leur image avant celui de la défense des travailleurs. Nous sommes également choqués par le désastre social que représentent ces presque 3000 postes de travail promis à la destruction, après déjà plusieurs plans de licenciements successifs au sein de cette entreprise – 9000 départs depuis 2012.
Notre solidarité s’adresse aussi à la trentaine de salariés aujourd’hui poursuivis dans le cadre des évènements de lundi.

Travailleurs de la presse, des médias, de la culture et du spectacle, nous nous étonnons de voir, une nouvelle fois, un sujet de société si important traité avec partialité. Ainsi, après des décennies de publication de journaux, magazines, radios et télévisions, nous serions en droit d’attendre de la production médiatique dans une société qui se veut démocratique un regard plus juste sur des évènements si à même de provoquer l’émotion de ses lecteurs, auditeurs et spectateurs. Voir aujourd’hui traiter les évènements qui ont eu lieu au siège de la compagnie Air France ce lundi comme l’agression de dirigeants d’entreprise par des syndicalistes violents nous semble être une vision strictement partisane de la réalité. Comment, en tant que journaliste, diffuser des images montrant des dirigeants d’entreprise extirpés par des gardes du corps, la chemise déchirée, sans se poser la question des circonstances qui ont conduit à cette montée de tensions ? Comment évoquer un fait grave comme un vigile dans le coma sans apporter plus de précisions sur cette information et ne jamais revenir dessus par la suite ? Comment assumer journalistiquement le fait de montrer ces images sans montrer celles qui ont précédé où des membres de la direction traitent par le mépris des salariés qui tentent de leur faire entendre leur situation ? Comment ne pas s’interroger non plus sur la stratégie de la direction quand elle annonce 2900 suppressions d’emplois par voie de presse avant de s’enfermer pour négocier ces destructions de postes dans la plus grande opacité sous la protection de gardes du corps ?

Nous, travailleurs de la presse, des médias, de la culture et du spectacle, salariés, pour nombre d’entre nous, d’entreprises de presse, n’acceptons pas d’être les complices d’une stratégie patronale soutenue par une classe politique quasi unanime. Celle qui vise de toute évidence à provoquer les tensions et la violence et à en tirer prétexte pour plus d’oppression des travailleurs.

Le SIPMCS-CNT.