Syndicat interprofessionnel de la presse, des médias, de la culture et du spectacle

Un syndicalisme autogestionnaire et sans permanent

Pour un féminisme de classe, syndicaliste et de combat

Des premiers de cordée aux premières lignes, jusqu’aux premières de corvées  : autant de termes guerriers pour marquer la crise sanitaire, sociale et économique. La compassion des premiers pour les secondes appelle à la résilience les dernières. Et les femmes de se reprendre en pleine face le monde d’avant…

Premières de corvées au travail

Les femmes sont majoritaires dans le milieu hospitalier, les Ehpad, les commerces, le secteur du nettoyage : elles sont 91 % des aides-soignantes, 88 % du personnel infirmier, 98 % des aides à domicile et des aides ménagères, 73 % des agents d’entretien, 80 % aux caisses des supermarchés.
Les femmes sont surreprésentées dans les métiers les plus précaires et les moins bien rémunérés, mais aussi dans les emplois à temps partiel. Double peine pour les mères isolées, qui travaillent deux fois plus à temps partiel que les mères en couple.

Premières de corvées confinées

Ce sont les femmes qui ont dû majoritairement assumer quotidiennement l’organisation des repas, les tâches ménagères et l’école des gamins. La crise sanitaire a rendu encore plus difficile l’accès à l’interruption volontaire d’en grossesse (IVG) alors que le Sénat vient de refuser d’allonger le délai légal de l’IVG de douze à quatorze semaines. Pourtant, 5 000 femmes se débrouillent chaque année pour avorter à l’étranger «  hors délai  ».
Un exemple à méditer  : en Italie, dans la région des Marches, pendant le confinement, les autorités locales ont interdit l’utilisation de la «  pilule du lendemain  », alors que la consigne était d’éviter de se rendre dans les hôpitaux, ceux-là même où 90 % des gynécologues sont de soi-disant « objecteurs de conscience » (ils refusent de pratiquer l’IVG).

Premières cibles de la violence

Les violences patriarcales en temps de confinement ont, elles, considérablement augmenté… Selon Marlène Schiappa : « Avec la pandémie, la crise économique et sociale qui se profile, on a constaté un niveau de tension extrêmement fort depuis cet automne, avec moins de soupapes de décompression pour les gens qui devaient rester chez eux. » Par défaut, les femmes sont des soupapes de décompression, donc, en temps de confinement.
Il faut ajouter à cette année noire pour les femmes la violence symbolique constituée par les nominations de Gérald Darmanin et d’Éric Dupond-Moretti au gouvernement, le César remis à Roman Polanski ou encore le temps d’antenne offert à chaque célébrité mise en cause pour ses agissements. Le patriarcat est toujours là, aux postes de pouvoir, et il n’entend pas abandonner sa domination sans résistance. Soit, nous l’abattrons nous-mêmes  !

Uni·e·s, nous saurons riposter  !

Le féminisme de classe, syndicaliste et de combat est notre arme pour renverser ce monde pourri par le patriarcat et le capitalisme, donner à toutes les femmes non seulement les droits, mais une égalité réelle de condition et de vie, et construire une société de justice sociale.
En ce nouveau 8 mars, nous nous rappelons de celles qui nous ont précédées dans la lutte et nous célébrons toutes celles qui chaque jour bataillent. Plus que jamais, nous devons apprendre les un·e·s des autres, nous entraider et convaincre d’autres femmes de militer, avec la CNT. Fort·e·s de nos capacités, tout pourra changer.

Luttons toutes et tous ensemble pour renverser le système capitaliste  ! Luttons contre les dominations et les comportements patriarcaux et sexistes, que ce soit dans l’entreprise, dans la rue, dans nos organisations ou dans la sphère privée.
Au-delà du 8 mars, notre syndicat œuvre à la construction de rapports sociaux égalitaires au quotidien, y compris dans notre fonctionnement et notre organisation. L’égalité femmes-hommes, et plus largement l’égalité entre toutes et tous sans aucune discrimination, doit se pratiquer aujourd’hui pour devenir une réalité commune à toutes et tous  !

Lutte des classes, lutte des femmes, vers une révolution féministe, sociale et libertaire  !

La CNT revendique

★ L’égalité salariale et l’égalité des pensions
★ Une retraite à taux plein pour toutes et tous à 55 ans
★ L’augmentation significative du smic et pas de pension inférieure au smic
★ La fin des contrats partiels imposés et la titularisation des contrats précaires
★ L’abandon total des «  réformes  » des retraites et de l’assurance-chômage qui éroderont encore plus les droits des femmes
★ L’application réelle des lois contre le harcèlement moral et sexuel
★ La prise en charge gratuite des femmes victimes de violence et de viol par la Sécurité sociale
★ La reconnaissance du travail domestique
★ L’accès gratuit et sans condition à l’IVG, le développement des plannings familiaux et le renforcement des services de gynécologie
★ La mise en place de programmes pédagogiques favorisant l’émancipation
de chacune et chacun, en bannissant les stéréotypes de genre

Lire la suite

Articles les plus récents

  • Boîtes en lutte

    Soutenons les salarié-e-s de Milan presse et éditions

    Mobilisation contre le "plan social" de la direction de Milan sur fond de crise de la presse.
    La crise économique, dont on nous rabat les oreilles, touche tous les secteurs professionnels et les plans de licenciements se multiplient. Les entreprises de la presse et des médias n’y échappent pas. Depuis plusieurs années déjà, la crise du secteur de la presse (baisse des ventes, augmentation des coûts postaux, etc.) sert de prétexte pour masquer des logiques de profit.
    On ne publie plus (...)

  • Solidarité

    Plan social en vue chez Milan

    Texte d’appel à signer une pétition des salariés de Milan Presse.
    Nous éditons des magazines, des livres et des CD ROM pour vous et vos enfants. Le 13 novembre 2008, la direction a présenté aux élus du comité d’entreprise un plan social d’envergure. Celui ci prévoit l’arrêt de plusieurs titres et le licenciement de nombreux salariés (dont le nombre n’est pas communiqué à ce jour).
    Nous, salariés, avons constitué des groupes de réflexion afin de présenter un livre blanc rassemblant des (...)

  • Précarité

    Pigistes : menace de précarité accrue

    Code du travail, convention collective, les pigistes pourraient bien s’asseoir dessus. Accès à la formation, pareil. Les pigistes, il faut en faire des prestataires de service, et non plus des salariés avec des droits. Le rêve des ultralibéraux pour un salarié de la presse sur cinq.
    Le 7 novembre 2008, deux syndicats, CFDT et CFTC ont signé le texte d’accord “général pigiste” . Un texte qui se discutait avec les fédérations patronales de la presse depuis de longs mois. Cette signature (...)

  • Précarité

    La précarité t’isole, le syndicat te renforce !

    Du forçat de la pige au galérien du stage, du standardiste en intérim au collaborateur régulier, la précarité dans les boîtes de presse se porte plutôt bien...
    Très bien même puisque, malgré une concurrence acharnée, la presse, avec un tiers de travailleurs précaires, se maintient gaillardement dans le peloton de tête des activités les plus précarisées. Encore ce tiers ne concerne-t-il que le "cœur de métier", c’est-à-dire les journalistes au sens des conventions collectives, et ne (...)

  • Solidarité

    Grève à Wolters Kluwer France

    Le SIPM-CNT soutient la grève reconduite depuis le 2 juillet pas les salariés de Wolters Kluwer France (Lamy, Liaisons, AFL, Dalian, Val Informatique et Clior) pour de meilleures rémunérations et des conditions de travail décentes et respectueuses
    Le Syndicat interprofessionnel de la presse et des médias de la région parisienne, affilié à la Confédération nationale du travail (SIPM-CNT), tient à apporter tout son soutien à la grève des travailleurs de Wolters Kluwer France (1500 (...)

  • Le SIPM en lutte

    Les médias en grève... et pourquoi pas ?

    Les mobilisations actuelles, loin de ne concerner que des métiers ou des fédérations d’industrie particuliers, touchent bien au contraire les intérêts de tous les travailleurs. Car ce qui se joue aujourd’hui, c’est un projet de société. Deux logiques s’affrontent : celle d’une répartition solidaire et égalitaire des richesses et d’une réelle protection sociale contre celle de l’éclatement des solidarités et des normes du travail pour imposer l’individualisme et le chacun pour soi.
    En (...)

  • Solidarité

    Soutien aux salariés de Presse informatique

    Les salariés de Presse informatique sont aujourd’hui victimes d’un LBO. Soutien du SIPM-CNT et analyse des salariés et du collectif LBO.
    Aux salariés de Presse Informatique
    Ayant eu connaissance de votre lutte pas le Collectif LBO, avec lequel nous sommes en relation, et n’ayant pu être présents lors de votre manifestation à Paris le 29 avril, le SIPM-CNT (Syndicat interprofessionnel de la presse et des médias-CNT) vous apporte son soutien par ce message. N’hésitez pas à nous tenir (...)

  • Groupe Le Monde

    Soutien au mouvement des salariés du Groupe Le Monde

    À l’heure de la concentration de la presse aux mains de quelques grands argentiers et d’une parole médiatique unique et aux ordres, la lutte des salariés du Groupe Le Monde prend valeur de symbole pour l’ensemble des salariés de la presse.
    Le SIPM-CNT soutient le mouvement des salariés du Groupe Le Monde contre la cession de Fleurus Presse, des titres Danser et Cahier du cinéma et de la librairie La Procure et contre le plan social qui frappe 129 équivalents temps plein (donc au minimum (...)

  • News

    EuradioNantes : viré pour haussement de sourcils

    Il faut obéir sans sourciller. Et sans » langage non verbal » mettant en cause la hiérarchie imposée. Faute d’avoir intégré ce beau principe, un journaliste d’une radio financée à 100% par des fonds publics vient de se faire virer pour « insubordination insidieuse »
    L’air du temps est à la docilité. Même dans les rédactions de medias associatifs. Pour ne pas avoir marché au pas, un journaliste d’une radio école nantaise, vient d’être licencié avec perte, fracas, huissier et motifs (...)

  • News

    Manifestation du 1er Mai : contre-offensive syndicale !

    Manifestation à 11h Place des Fêtes (Paris 20e - Metro Place des Fêtes), en direction de la manifestation unitaire
    Les patrons ont toujours crié à la faillite chaque fois que le rapport de force leur imposait de donner du temps libre aux travailleurs. Pourtant, la fin de l’esclavage, l’abolition du travail des enfants, la création du code du travail et de la Sécurité sociale, les congés payés, les 40 puis 35 heures, n’ont pas empêché l’explosion des profits.
    Depuis une quinzaine (...)