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Texte du SNJ-CGT
Répression : France 3 écarte les gêneurs
jeudi 17 juillet 2003
La direction de France 3 lave plus blanc... Le SNJ-CGT dénonce ici la mise à l’écart de journalitstes jugés "remuant" pour satisfaire les potentats locaux...
FRANCE 3 ECARTE LES GENEURS
A l’approche des élections cantonales, régionales et européennes, certains directeurs régionaux, directeurs d’antenne ou rédacteurs en chef seraient-ils en train d’évincer de l’antenne des journalistes connus pour leur professionnalisme et leur indépendance à l’égard du monde politique de leur région ?
Certaines décisions laissent à penser qu’une reprise en main de la couverture de la politique est en marche dans les rédactions du Service Public, au moment où France 3 veut multiplier les partenariats financiers avec les collectivités locales.
EN NORD PAS DE CALAIS PICARDIE
Au mois de juin, Véronique Marchand, grand reporteur à France 3 Lille, est subitement évincée de la présentation du magazine politique au profit du tout nouveau Rédacteur en Chef. Elle suit l’actualité politique depuis 15 ans et lui est en poste depuis 3 semaines ! De plus, le futur magazine politique supprime le débat pluriel au bénéfice d’entretiens avec un seul invité.
Aurait-elle « dérangé » en organisant un débat contradictoire sur une autre réforme des retraites ? Ou bien la Direction veut-elle lui faire payer son activité syndicale ? Notre consœur est en effet secrétaire générale adjointe du SNJ-CGT, DP, élue du CE et elle fut une des animatrices de la grève de novembre/décembre. Elle a d’ailleurs saisi à plusieurs reprises l’inspection du travail pour atteintes au droit de grève. Les syndicats CGT, CFTC et SNFORT de la région viennent dans un tract commun de dénoncer cette mise à l’écart.
EN MEDITERRANEE
A France 3 Côte d’Azur, c’est maintenant depuis mars 2001 que Jean-François Téaldi, grand reporteur et ancien rédacteur en chef adjoint, est écarté de tout reportage politique. Il co-présentait depuis plus de 20 ans les différents magazines politiques hebdomadaires de France 3 Méditerranée. Maintes fois saisie en CE et en DP, la Direction Régionale nie l’évidence et prétend qu’il n’y aucune mise à l’écart. Il est vrai que notre confrère est connu pour son combat contre les idées d’extrême droite et que les différents maires de Nice qui se sont succédés avaient demandé sa tête dans de nombreux meetings électoraux. Comme par hasard, il est aussi secrétaire général du SNJ-CGT, DS et négociateur de la grève de novembre.
EN REGION SUD
A Toulouse, c’est un rédacteur en chef adjoint, connu pour son indépendance et sa connaissance de la politique, qui s’est vu retirer par le nouveau directeur régional l’animation des débats qu’il menait depuis 3 ans . Lui n’est pas syndiqué à la CGT mais il semble qu’il ait commis un crime de lèse majesté en rédigeant, pourtant à la demande de la direction, un rapport qualité très critique sur les dysfonctionnements de France 3 Sud.
Le SNJ-CGT dénonce ces mises à l’écart. Il demande aux Directions Régionales concernées et à la Direction Générale de France 3 de rétablir ces journalistes dans leurs droits eu égard à leurs compétences reconnues dans un domaine sensible pour la démocratie. Il demande à l’ensemble des BRI de lui signaler toute autre atteinte de ce type afin d’engager les actions nécessaires.
France 3 ne doit pas devenir la chasse gardée des gouvernements, des majorités régionales, départementales ou locales en place quelle que soit leur couleur politique.
Paris, le 11 juillet 2003