Un syndicalisme autogestionnaire et sans permanent

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News 27 novembre 2002

mercredi 27 novembre 2002

Manif service public ; grève France 3.

Manif du service public aujourd’hui, 26 novembre. Sur Paris, beaucoup de manifestants
(environ 100000 ?), avec essentiellement la CGT, très mobilisée, et les cheminots
de tous les syndicats. La CNT est apparue avec un cortège spécifique non négligeable,
significatif de son développement (le secteur presse y était bien entendu présent !).
Nous étions aussi présents dans celui des emplois-jeunes en lutte, ceux des étudiants
et des lycéens, celui de la culture.
L’audiovisuel en grève était présent en début de manif.

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AUDIOVISUEL EN GREVE - NOUVELLES FRAICHES
transmises par une copine de France3 Marseille, brut de décoffrage

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La mobilisation ne faiblit pas, environ 40 de grévistes en
moyenne dans les différentes régions aujourd’hui au 13ème jour de grève. A
Marseille, nous sommes en pointe avec 60 depuis le début du conflit. Toutes
les catégories de personnel sont en lutte (journalistes, techniciens,
administratifs) et chose rarissime à France 3, l’intersyndicale n’a pas
encore volé en éclat malgré quelques flottements et quelques tentations
corporatistes (le bureau national du SNJ autonome a annoncé la levée de son
préavis pour le 27/11 mais il a été désavoué par sa base et par les AG).
Dans les AG, tout le monde est très remonté face à l’attitude de la
direction qui joue le pourrissement et refuse toute négociation. Malgré la
longueur du conflit, les pressions et menaces de toutes sortes, personne ne
veut rien lâcher. Demain, il y aura une participation massive aux manifs de
défense du service public un peu partout en France car c’est avant tout de
ça qu’il s’agit, de service public, bien avant les revendications salariales
(encore que le blocage des salaires depuis 5 ans alors que les cadres se
sont accordés des augmentations substentielles exaspère tout le monde). Je
résume pour ceux qui n’aurait pas suivi depuis la manif du 20/11 devant le
ministère de la culture :
 le 21, suite à cette manif, la direction propose enfin un texte
"acceptable" comme base à minima de négociations. Elles s’ouvrent donc,
après 9 jours de grève. Les différents syndicats font des
contre-propositions sur la base des textes élaborés en région par les AG
 le 22, la direction fait machine arrière et revient à son tout premier
texte, opposant une fin de non recevoir à toutes les contre propositions.
L’intersyndicale rompt les négociations et demande à négocier directement
avec le directeur de France Télévision puisque celui de France 3 dit être
impuissant. Dans le même temps, France 2, qui n’était en grève que sur les
salaires, signe un accord (bien plus avantageux que ce qui était proposé à
France 3) et reprend le travail . France 3 est seule dans la grève.
 tout ce week end, la direction a fait la morte, laissant les grévistes
mariner dans leur jus et déclarant avec arrogance que le travail reprendrait
lundi, de guerre lasse. Oui mais les grévistes sont restés mobilisés même le
week end !
 le 25, devant la mobilisation qui décidément ne faiblit pas, Marc Tessier,
le pdg de France Télévision reçoit en fin d’après-midi les organisations
syndicales une par une (danger !) et annonce des négociations pour demain
matin.A suivre donc..

Ceci dit,j’ai peur que les choses commencent à se gâter au niveau des
négociateurs. Si les AG sont très solidaires et l’intersyndicale forte en
région, il n’en va pas de même à Paris. Comme dans toute grosse boite, il y
a de vieux contentieux et la lutte pour le pouvoir dans les différentes
instances (CCE, Commission paritaire ...) toujours tapie en embuscade au
détriment de l’intérêt général. En 97 déjà, nous avions fait une grève
longue (11 jours) pour les mêmes raisons (réinternalisation des émissions,
maintien de l’outil de production, réduction de la précarité) et les
négociateurs avaient signé un protocole d’accord contre l’avis des AG.
Protocole d’ailleurs jamais vraiment appliqué.
Je suis donc plutôt pessimiste même si je pense que la lutte est plus
importante en elle même que la victoire ou la défaite. Tout est maintenant
trop bien organisé pour arriver à stopper la machine : les cadres de la DRH
viennent de chez Hachette, et leur méthodes de management aussi ; un audit
est en cours sur nos conventions collectives et je ne suis pas sûre que le
rapport de force soit suffisant pour obtenir une renégociation à notre
avantage. L’outil de production est laissé volontairement en sous emploi
depuis plusieurs années (le but est de s’en débarrasser) et les décrets
Tasca nous obligent à confier les 2/3 des programmes de création au privé.
Si encore cela profitait aux petites boites qui galèrent à essayer de
produire du documentaire mais ce sont les grosses qui bouffent tout le
gateau. Toutes les grosses boites de production actuelles ; celle des
Delarue, Nagui, Vogiel, Pernoud etc. se sont montées avec l’argent du public
et elles emploient une majorité d’intermittents et de précaires, beaucoup
moins chers en terme de charges sociales. Un exemple de l’aberration du
système : Star Académy a droit aux subventions du CNC mais si moi je veux
faire un documentaire diffusé par France 3, je suis obligée de me mettre en
sans solde et de trouver une boite privée qui assurera la coproduction.
France 3 alimente le fond du CNC mais n’a pas droit d’y toucher.
L’information n’est pas épargnée non plus, c’est une marchandise comme une
autre. Certes, on ne peut pas dire que les journaux de France 3 fassent
entendre une voix très discordante dans le discours dominant actuel. Pour le
contre pouvoir, on repassera ! Mais il reste des espaces de liberté même à
France 3 et on arrive à faire passer des choses malgré l’auto-censure des
journalistes. Dans les AG, il y a eu aussi un début de vraie réflexion sur
les contenus.

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