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Communiqué CNT Île-de-France
Mesures Villepin : le contrat "jeunes jetables"
lundi 16 janvier 2006
Un nouveau train de mesures antisociales, avec une cible en particulier : les jeunes salariés.
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Communiqué: Le CPE : un contrat « jeunes jetables »
L'annonce d'une nouvelle série de mesures antisociales par le premier ministre marque une soumission du gouvernement aux exigences du Medef.
L'élargissement du contrat nouvelle embauche aux entreprises de plus de 20 salariés pour les jeunes de moins de 26 ans représente une nouvelle attaque frontale contre la protection des travailleurs dans l'entreprise.
Mais c'est aussi une classe d'âge, les jeunes de moins de 26 ans, qui est considérée comme étant de seconde zone. Déjà, les ordonnances Villepin de cet été voulaient les faire sortir du calcul des effectifs des entreprises. Maintenant, le gouvernement projette d'en faire des salariés jetables à tout moment, sans la protection du droit du travail contre le licenciement, pendant deux ans après l'embauche, une éternité. Les employeurs bénéficieront de surcroît d'un abattement de charges sociales pendant trois ans, ce qui fragilisera encore davantage les régimes de protection sociale, la sécurité sociale, la protection contre le chômage...
En « contrepartie », Dominique de Villepin concède une allocation chômage de 460 euros par mois pendant deux mois aux jeunes qui se feront licencier entre 4 mois et 6 mois d'ancienneté : une misère qu'il ose appeler une « avancée sociale majeure » !
Au nombre des autres mesures avancées, pêle-mêle : l'encouragement du cumul travail-retraite et du cumul de plusieurs emplois, l'encouragement de la formation en alternance qui satisfait les besoins immédiats de l'entreprise au détriment d'une formation initiale donnant des outils sur le long terme aux jeunes... Et la promesse d'une indemnité minimaliste après trois mois de stage : très loin des exigences des stagiaires, et qui ne donne pas lieu à cotisations sociales !
Et Dominique de Villepin ose prétendre rompre avec « les logiques de partage du travail qui ont échoué » depuis près de trente ans. Quelle cynisme, alors que la seule mesure de partage depuis 1981, la loi sur les 35 heures, a été vidée de toute substance par l'UMP, tout en renforçant son volet sur la flexibilité ! Quelle cynisme quand les recettes qu'il propose sont celles appliquées depuis des décennies, au nom de la lutte contre le chômage :
- les exonérations de charges patronales sont passées de 1,7 milliards d'euros à 21,5 milliards de 1991 à 2004 ;
- le Code du travail se met toujours plus au service des patrons (multiplication des sous-contrats, fin du principe de faveur, CNE...) : faciliter l'embauche en facilitant le licenciement et l'exploitation !
La CNT travaillera à mobiliser contre ces projets, avec ses syndicats, et ses sections universitaires et lycéennes. La seule lutte contre le chômage garante d'efficacité va dans le sens d'un partage du travail et d'un partage des richesses produites. L'accumulation des bénéfices aux mains de quelques privilégiés et la précarisation du travail n'ont aucune chance d'améliorer la situation des travailleurs.