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SIPM

Libé : morne plaine

dimanche 8 mai 2005

L’équipe de Libé aura appris par la presse la finalisation de l’accord pour l’entrée d’Edouard de Rothschild dans le capital du journal.

Lire le Ça presse n°5 Offensives patronales - ripostes syndicales

Depuis le vote, fin janvier, qui avait vu l’arrivée de l’ex-banquier entérinée par le personnel, avec plus de 60 % des voix, pas plus la direction que le conseil de surveillance ne seront sortis du silence radio le plus total. Aucune réaction non plus de la part des syndicats, qui ne semblent pas avoir réclamé d’explication, par exemple sur la réévaluation de la part de Rothschild de 37 à 38,7 %.

C’est par des rumeurs que les employés auront, éventuellement, eu vent d’un second tour de table modifiant, après le vote, les conditions de l’accord tel qu’approuvé précédemment. Selon ces bruits de couloir, ce serait la baisse continuelle des ventes de Libé qui aurait justifié cette revalorisation des parts du président de France Galop (première passion du baron avant qu’il ne se prenne d’un intérêt subit pour la presse).

Il faut rappeler qu’avant l’arrivée du joker Rothschild, le seul, unique et donc incontournable candidat à l’entrée dans le capital du journal était Vincent Bolloré. Le lancement de sa chaîne de télévision Direct8, lamentable bricolage opéré par une bande de Pieds-nickelés pathétiques, en dit long sur le sérieux qui a présidé à la sélection de candidats potentiels pour le sauvetage de Libération.

Rien ne permet de penser, à ce jour, que Rothschild et son équipe aient été un meilleur choix. En effet, aucun élément concret n’est venu étayer les projets annoncés (relance des abonnements, développement du web ou lancement d’un magazine) censés permettre à Libé de sortir du marasme actuel touchant la presse quotidienne. Finalement, la seule décision concrète aura été le limogeage du directeur général (paradoxalement réclamé depuis longtemps par le conseil de surveillance).

Face à cette absence de perspectives, c’est l’apathie qui domine au sein de l’équipe du quotidien. Mais peut-être n’est-ce là que fatigue passagère due à une succession rapide d’événements de premier plan mobilisant toutes les énergies, tels la mort du pape, celle de Rainier ou encore le mariage de Charles d’Angleterre.