Grève à Infomer : On n’est pas des poissons panés

Grève à Infomer :
On n’est pas des poissons panés !

Roulés dans la farine depuis deux ans, voilà qu’on nous jette des miettes.

On n’est pas des poissons panés !

Envisagée en début de semaine dernière comme une grève ciblée sur un hors série (Bilan des Ports de Pêche) dont la parution met en jeu un bon budget publicitaire, la grève s’est vite étendue aux trois publications maritimes du groupe Infomer : Le marin, l’Ostréiculteur et Produits de la Mer. Personne n’avait mesuré l’ampleur du ressentiment, lourd, accumulé, par tous les pigistes qui ne s’en étaient pas vraiment parlé jusqu’ici. Les réunions de crise dans une criée au petit matin, prévenu la veille pour juste une brève, la sortie en mer pour une photo qui ne passe pas, les conférences de presse où on nous conseille d’aller voir, le nez en l’air, pour sentir la température et prendre des contacts, et pour lesquelles on refuse de nous prendre la moindre ligne, c’est aussi ça, notre quotidien de pigiste hebdomadaire. Corvéable et impayable à merci. Depuis deux ans, les demandes polies via les délégués du personnel n’ont déclanché que des refus catégoriques et agacés.

La grève est totale et unanime, depuis vendredi 16 février, suivie par les 25 pigistes d’Infomer répartis dans les ports de Méditerranée, Atlantique, Manche et Mer du Nord. Trois réunions de négociations se sont tenues, lundi après midi et mardi, le matin et l’après midi. Résultat : des nèfles. Pour Le marin, on part d’une rémunération de 28 euros du feuillet (article de 1 500 signes). Malgré trois réunions, la proposition de la direction reste dérisoire : 31 euros !

Alors que la moyenne nationale des piges est à 63 euros le feuillet. Le quotidien gratuit 20 minutes dont le capital est détenu à 50% par Ouest-France, se lance à Nantes en proposant des piges à 75 euros le feuillet.

Nos revendications unanimes ne sont pourtant pas tsunamiques :
– Dans les colonnes du Marin et de L’Ostréiculteur, 40 euros le feuillet tout de suite, passant à 50 euros dans les 12 mois qui suivent. Et à 52,50 euros pour les articles de Produits de la Mer.
– Les pigistes demandent aussi à pouvoir bénéficier de la mutuelle et des prestations du CE d’Ouest-France, et que les barèmes textes et photos suivent les augmentations salariales négociées chaque année entre fédérations patronales et organisations syndicales. Pas la mer à boire.

La direction a fermé la porte à toute nouvelle proposition. Donc quoi ? La grève continue.

Les pigistes d’Infomer.