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Elections de la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels : à quoi bon ?
lundi 1er mai 2006
Le SIPM-CNT aura observé avec intérêt le fait que, pour la seconde fois, le quorum au premier tour des élections de la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels n’a pas été atteint. Une nouvelle preuve de l’inintérêt qu’éprouve la profession à l’égard de ces élections pour un organisme dont on se demande encore quelle est sa légitimité.
Nous dénonçons donc sans surprise les méthodes on ne peut plus scandaleuses qu’utilise cette commission pour éviter que des « petites listes non représentatives » ne viennent polluer ce « scrutin d’importance ». Alors que la clôture du premier tour était le 17 mai à midi, la commission, sur son site, prévient : ceux qui oseront s’inviter dans ce scrutin entre organisations dites « représentatives » devront fournir candidatures et profession de foi en 40.000 exemplaires au plus tard le 19 mai à 17 heures.
Le SIPM-CNT appelle donc au boycott de ces élections fantoches et aux salariés de la presse et des médias, qu’ils aient ou non leur carte de presse, à se tourner vers le seul outil qui vaille pour défendre leurs droits, le syndicat.
Si les conditions avaient été autres, le SIPM-CNT aurait volontiers présenter une candidature symbolique pour dénoncer ce qui constitue désormais un véritable outil de discrimination et l’organisme paritaire qui le distribue.
Nous aurions alors réclamé, au regard de l’attitude du patronat siégeant à la commission de la carte à l’égard des professionnels qui de plus en plus n’ont plus que les prud’hommes pour défendre leur droit, à ce qu’il n’ait plus aucun pouvoir décisionnel dans l’attribution de la carte de presse.
Nous aurions souhaité que cet outil malgré tout de plus en plus indispensable pour les démarches élémentaires de notre métier (accréditation mais aussi embauche !) soit attribué à l’ENSEMBLE des travailleurs de la presse et des médias (exception faite des dirigeants). Avec, qui plus est, des dérogations en faveur des PRECAIRES, des PIGISTES et autres CORRESPONDANTS LOCAUX DE PRESSE. Car, trop souvent, ceux-ci se voient tout simplement refuser la carte de presse parce qu’ils n’ont pas de revenus suffisants pour l’avoir. La faute à qui ? Pas à eux, en tout cas, mais aux entreprises de presse et de médias qui multiplient les chausse-trappes (droits d’auteur, honoraires..) et considèrent l’humain comme une variable d’ajustement des plus commodes.
Au-delà, nous aurions souhaité que la commission de la carte, sur ces bases, deviennent un véritable outil de lutte et de défense de la profession face aux attaques qui sont organisées contre elle et aux manquements déontologiques non des plus précaires obligés de se plier en quatre pour tutoyer le SMIC mais des plus puissants, publicitaires en verve et communicants patentés.
Mais à quoi bon ? Face à cette opération digne du Grand-Guignol, nous vient en tête cette citation de... Marx : « L’histoire se répète toujours deux fois. La première fois en tragédie, la seconde fois en farce. » Sauf qu’il ne tient qu’à nous pour que cette gigantesque farce électoraliste ne se traduise pas par une tragédie malheureusement des plus sociales.
Une seule solution pour défendre nos droits : le syndicat.