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Riposte syndicale
ESJ Paris exploite et licencie !
mercredi 22 mai 2019
Jeudi 16 mai, un enseignant de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Paris qui réclamait le respect de son contrat de travail et des dispositions prévues par la loi s’est vu signifier l’arrêt brutal de son enseignement en représailles. Le SIPMCS a tenu à réagir. Un coup porté contre l’un ou l’une d’entre nous est un coup porté contre toutes et tous !
Après avoir laissé s’accumuler plusieurs mois de salaire en retard, le président de l’ESJ Paris a répondu par le mépris et la diffamation aux sollicitations de son employé. Non content de lui avoir fait signifier par la direction la fin de ses cours, le président de l’école a adressé à l’enseignant des accusations calomnieuses.
Par cette attitude, le président de l’ESJ Paris affiche son plus profond mépris pour les enseignants qui assurent le sérieux de la formation fournie aux élèves de son école et pour les élèves eux-mêmes. En effet, l’enseignant licencié assurait la formation à la caméra d’étudiantes et d’étudiants dont c’est la spécialité.
Elles et ils se trouvent donc privés d’une part primordiale de leur formation un mois et demi avant la fin de celle-ci, c’est-à-dire d’un quart du volume d’heures qu’ils et elles devaient recevoir et pour laquelle leur année a été payée.
Par le biais d’une comptabilité contestable, l’ESJ Paris a utilisé tous les artifices pour se soustraire à ses obligations d’employeur, en particulier sur le calcul des salaires de cet enseignant mais aussi d’une partie de ses collègues.
L’ESJ Paris, école privée, la « doyenne des écoles de journalisme du monde », fait payer 6 000 à 7 000 euros de frais d’inscription annuels à ses plus de 200 étudiantes et étudiants. Pourtant, elle manque à ses obligations d’employeur les plus basiques en ne payant que partiellement et tardivement les salaires d’une partie du personnel enseignant et en ne lui fournissant pas les moyens de travailler dignement.
La première des conditions à une vie démocratique libre réside dans la protection des conditions de travail et de salaire des travailleuses et des travailleurs. C’est également la garantie d’une presse libre et de qualité, qui suppose aussi la prévention de la précarité dans les métiers de la presse et des médias.
La responsabilité de transmettre un métier, quel qu’il soit, exige fondamentalement le respect de cette profession. Par sa gestion de l’école, le président de l’ESJ Paris vient d’envoyer un message clair aux travailleuses et travailleurs de la presse et des médias.
Nous n’en resterons pas là.