CILP et SPP : bilan de la réunion du 12 décembre

Voir ci-dessous le compte rendu du Comité inter du Livre parisien (syndicats CGT des correcteurs, des rotativistes et de PDP).

Quelques éléments d’analyse de la situation :

1) Les appareils des deux comité inter n’ont pas réussi à faire l’unité face au patronat. Ils se présentent toujours en ordre dispersés dans des réunions distinctes avec le SPP. Le CILP exige des réunions préalables entre les deux structures avant les réunions avec le SPP. Le comité inter bis affirme vouloir défendre la convention collective mais ne veut pas de réunions préparatoire... C’est mal barré...

2) Alors que la patronat est clairement dans une position très agressive (lors d’une autre réunion, il a affirmé que les ouvriers allaient devoir « rendre les clés » !), le CILP est dans une position défensive et pour l’instant accepte toutes les exigences du patronat.

3) Aussi bien en ce qui concerne l’unité syndicale que l’affrontement contre le SPP, on reste dans une logique de négociations d’appareils : rien n’est initié à la base. Ce qui est d’ailleurs en contradiction avec des volonté exprimées à la base, des initiatives locales marginalisées.

Compte rendu du CILP

Etaient présents l’ensemble des éditeurs ainsi que M. Brunhes, consultant en relations sociales, invité du SPP.

Ordre du jour proposé par le SPP
« Ces thèmes constituent l’architecture de l’indispensable refondation de nos relations dans un environnement économique et social en profond bouleversement :
– redéfinition des métiers et des qualifications ;
– Hiérarchisation des rémunérations ;
– Gestion de l’embauche et de l’affectation des équipes ;
– optimisation de l’organisation et du temps de travail. »

Le comité inter a proposé un ordre du jour différent :
– la charge de travail actuelle et à venir en presse quotidienne (quotidiens et suppléments qui leur sont liés) ;
– investissements industriels ;
– quotidiens gratuits ;
– distribution.
Accord pour discuter des qualifications, d’un repositionnement professionnel, les autres points ne pouvant être abordés qu’ensuite.

Le SPP ne veut discuter de la charge de travail qu’en conséquence des autres points. Selon lui, pour les suppléments, se posent les questions des matériels et des coûts. Quant aux gratuits, ils doivent être fabriqués à des coûts moindres que ceux de la presse quotidienne. Concernant les investissements, ce sera à chacun selon ses moyens. Accord pour la création de groupes de travail spécialisés (impression, prépresse, distribution).

Le Comité inter réaffirme qu’il est prêt à discuter de tous les sujets à condition que soient ouvertes de perspectives à long terme de développement de la charge de travail et de positionnement professionnel.

Le SPP propose la tenue d’une première réunion technique portant sur l’impression le vendredi 19 décembre et expose sa vision de la réorganisation du travail et des métiers au sein des imprimeries : 2 ou 3 métiers (imprimeur, maintenance et routage), avec la création d’un corps d’agents de maîtrise. Certaines fonctions relevant des deux derniers métiers pourraient être externalisées. Selon le SPP, l’évolution technique induit une reconfiguration des métiers, exige un niveau de qualification supérieur et la professionnalisation par les compétences. L’encadrement devrait être fondé sur la capacité d’animer une équipe plutôt que sur les compétences techniques.

Le SPP voudrait instituer une hiérarchisation des rémunérations en fonction des qualifications (stagiaires), des compétences et des produits (gratuits, quotidiens et hebdomadaires) afin de permettre des plans de carrière (ancienneté). Il voudrait également gérer l’embauche et l’affectation des équipes, considérant que les bureaux de placement constituent une discrimination à l’embauche, susceptible d’être poursuivie pénalement. En outre, il a mis l’accent sur l’optimisation du temps de travail (souplesse, saisonnalité et travaux de natures différentes) et sur la maîtrise de l’absentéisme (maladie et vacations syndicales). Il a proposé qu’un projet d’accord de méthode soit discuté le jeudi 8 janvier.

Le CILP a réaffirmé son attachement au paritarisme, à la convention collective et aux bureaux de placement, au développement de la charge de travail, tout en donnant son accord pour discuter du positionnement des ouvriers du Livre et d’une actualisation des qualifications.