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SIPM
CDD d’usage (ouvriers du livre "rouleurs", journalistes)
publié dans Ca presse HS2
lundi 13 octobre 2003
Les "rouleurs" sont les précaires de la presse quotidienne.
Rouleurs (ouvriers du livre précaires de
la presse parisienne), nous bénéficions des salaires très corrects de nos professions,
historiquement combattives. Notre situation, à d’autres points de vue, est moins enviable.
Contrats d’usage
Correspondant à l’article L122-1-1 §3 du Code du travail (décret D121-2), le contrat dit « d’usage » permet une extrême souplesse pour le patronat : services d’une journée, salarié dépendant d’un appel au dernier moment. Nous devons donc être constamment disponibles si nous voulons pouvoir travailler. De plus, l’article L122-3-4 permet au patron de ne pas payer la prime de précarité due normalement en cas de CDD.
Professions attaquées
Nos corporations font les frais des évolutions très défavorables de la presse. Nos conventions collectives sont attaquées avec virulence depuis l’arrivée de l’informatique, le patronat voyant le moyen de s’en passer. Certaines de nos tâches sont confiées à des catégories moins bien organisées (SR, maquettistes, etc., avec lesquels nous devons lutter solidairement) ; les coopératives de distribution, garantes de nos acquis, sont attaquées de toutes parts (Le Parisien...).
Syndicalisme gestionnaire.
Nous, rouleurs, sommes la « variable d’ajustement », adhérents de seconde zone, ainsi considérés cyniquement par nos propres syndicats, qui, ayant le monopole de l’embauche, se conduisent pour certains comme de véritables patrons. Un syndicat unique, contrôlé par la base, instrument de lutte de classe, c’est une force énorme. Un syndicat unique, livré à une bureaucratie, élitiste et privilégiant les luttes fratricides, c’est un handicap.
Rouleurs et piétons, nous devons briser le
carcan du corporatisme et de la bureaucratie.